S2A : acte de naissance d'une équipe !

Petit billet d'humeur au retour du second tour des Interclubs disputé ce dimanche à Valence...

La plus belle confirmation de ce second tour des Interclubs auquel l’équipe du S2A a participé sous un soleil estival à peine tempéré par le mistral qui n’a eu de cesse de souffler au-dessus de l’écrin sur lequel était posé le magnifique stade de Valence, est que la valeur d’une équipe ne se jauge pas uniquement à l’aulne des points d’une table de cotation.

Décapitée plutôt volens que nolens de ses têtes d’affiche pour cette saison athlétique 2016/2017, l’équipe bleue aux étoiles dorées est allée chercher dans la préfecture drômoise la confirmation d’une émancipation entrevue à l’issue du 1^er tour, celle d’une entente suffisamment riche d’un vivier de talents éclos et élevés en son sein.

Constituer une équipe « commando » pour défendre notre place en N1B n’a pas été une sinécure et il a fallu faire appel à de belles qualités morales – le dévouement, le sens du sacrifice et du collectif – pour présenter en ce dimanche 21 mai 2017 une équipe complète sans le moindre « trou » face à nos 7 adversaires du jour.

L’équation était aussi simple que l’enjeu : le premier de notre poule accédait au paradis, les cinq suivants restaient les pointes solidement ancrées sur le tartan habituel, et les deux derniers plongeaient vers un enfer où partiraient en fumée tant leurs espoirs sportifs que leurs mannes financières provenant des collectivités locales.

En l’espèce, notre entente jouait une plaque de 20.000 euros de subventions régionales au casino de Valence.

 Cette métaphore avec l’univers du jeu et du hasard est partiellement justifiée, car l’histoire des Interclubs regorge de coups du sort où des équipes ont perdu, pour une fraction de seconde ou pour quelques millimètres, des points désormais fatals, leurs illusions et leur niveau de classement, suite à une malheureuse bulle, elle-même consécutive à un faux-départ, une perte de témoin, une transmission hors zone, un échec à une première barre, une série ininterrompue de lancers hors secteur ou de sauts mordus.

Mais cette comparaison avec le casino atteint rapidement ses limites.

Je suis convaincu qu’une équipe ne récolte que ce qu’elle a semé, ou plus précisément ce que ses dirigeants, ses entraineurs, ses athlètes et tous ceux qui gravitent autour ont semé, jour après jour, année après année.

Une équipe est plus que la somme de ses composants. Elle est plus que l’addition de ses athlètes, de ses dirigeants et de ses entraineurs. L’histoire et la culture du club contribuent également à cimenter et à agréger l’équipe, mais elles n’y suffisent pas.

L’âme d’une équipe relève de l’indicible et ne se décrète pas.

Elle se dessine dans les sourires, dans les regards des uns sur les autres, du plus jeune athlète au plus ancien, de l’accompagnateur le plus discret au dirigeant le plus exposé.

Il est ici question de partage et d’aventure humaine. Il est question de valeurs morales et surtout pas numéraires. Il est question de dépassement autant collectif qu’individuel.

J’ai ressenti un magnifique esprit sportif à Valence.

J’ai vu des athlètes se sacrifier dans des disciplines qui n’étaient pas les leurs. Je n’ai entendu aucun relayeur et aucune relayeuse rechigner à remplacer au pied levé le copain blessé ou la copine en méforme.  J’ai vu des corps s’enlacer de bonheur. J’ai entendu des encouragements hurlés à perdre haleine. J’ai admiré des compétiteurs diminués aller malgré tout au combat, pour l’équipe, pour le groupe.

Je ne ressortirai aucun nom et aucune performance tant cette aventure était collective et dépassait l’anecdote d’un chrono ou d’une mesure. Si la plupart de nos athlètes étaient à leur niveau, si certains ont même établi leur nouveau record personnel, la performance était ailleurs et se nichait dans le gros cœur de cette équipe de guerrières et de guerriers.

Je retiendrai ces jeunes, cadettes et cadets, fortes et forts de leur enthousiasme, de leur bonne humeur, de leur émerveillement à être enfin avec les « grands », avec leurs aînés. Je retiendrai ces mêmes aînés et les belles valeurs qu’ils véhiculent, encore présents pour le combat malgré les années qui défilent toujours trop vite pour les passionnés qu’ils restent.

Je n’oublierai pas que ces athlètes ne sauraient s’affronter et aller au bout de leur passion et de leur rêves sans tous ces bénévoles qui œuvrent inlassablement, souvent dans l’ombre, et j’ai une pensée reconnaissante pour les organisateurs, les jurys, les entraineurs, les dirigeants et l’entourage des athlètes.

La page des « Interclubs 2017 » vient de se tourner. Les athlètes du S2A ont cumulé, centième après centième, centimètre après centimètre, les 51631 points qui nous offrent la cinquième place et notre maintien dans cette N1B qui reflète parfaitement notre valeur athlétique actuelle.

L’avenir sportif du S2A sera étroitement corrélé à la culture commune que nous serons capable de produire. Cette culture passe par plus d’échanges entre les sections locales qui composent notre entente. Il est question de mieux se connaître les uns et les autres, sans renier les cultures respectives qui nous différencient, car elles enrichissent notre collectif plus qu’elles ne l’amoindrissent.

Je ne pourrais clore ce billet d’humeur consacré à ce merveilleux week-end athlétique, sans  citer toutefois deux athlètes. Je m’en sens le droit, puisqu’il s’agit des deux cadets de la jeune section locale qui m’est particulièrement chère, celle de Feg’Athlé. Deux cadets « première année », qui ont vécu cette première sélection dans l’équipe « adultes » du S2A comme un honneur et un privilège. Deux novices des Interclubs qui ont contribué non seulement à ramener des points à l’équipe -  708 points pour Nestor avec ses 5m98 à la longueur (nouveau record personnel) et 538 points pour Axel avec ses 1m65 à la hauteur -  mais également à apporter leur joie de vivre et d’être embarqué dans cette aventure humaine que sont les Interclubs, épreuve dont ils ont déjà parfaitement intégré l’une des traditions qui est de finir dans l’eau plus très claire de la fosse du steeple ou d’y balancer délicatement, pour le récompenser, un athlète, un entraineur ou un dirigeant méritant.

Je les en remercie affectueusement, comme je remercie tous ceux qui ont peut-être fait de ce week-end dans la Drôme, le point de départ d’une belle aventure à écrire tous ensemble, sans oublier bien évidemment tous ceux qui n’ont pu venir, qu’ils soient blessés, hors forme, malades ou en devenir, ainsi enfin que ceux qui sont partis depuis la création du S2A quelles qu’en soient les raisons ou qui nous ont quittés définitivement pour aller voguer vers des terres inconnues.

En guise de conclusion de ce billet d’humeur, j’ai entendu dire, ici et là, que le S2A s’en était très bien sorti sans ses « stars ».  Pour ma part, je pense qu’il est erroné de dire que notre équipe a perdu ses stars. Au contraire, elle n’en a peut-être jamais eu autant. La star, c’est chaque maillon de cette chaine dont la solidité et la valeur dépendent de chacun d’entre eux.

Et au bout du bout, la véritable star, c’est cette équipe qui brille déjà de mille petits feux qui vont grandir sous le souffle de son âme et des belles valeurs qui l’animent et qu’elle saura transmettre pour écrire encore de belles pages d’athlétisme et vivre et faire vivre une magnifique aventure tant humaine que sportive.

Olivier

PS : tous les résultats de Valence : http://bases.athle.com/asp.net/liste.aspx?frmbase=resultats&frmmode=1&frmespace=0&frmcompetition=198407