Le S2A remonte en N1B : champagne !

A l'issue du second tour des Interclubs 2019 à Reims, le S2A remonte en N1B...

A l’aube de fêter ses 10 années d’existence, l’entente du S2A a livré ce dimanche à Reims l’un de ses plus beaux récitals athlétiques.

La métaphore musicale ne s’arrête pas là.

Le S2A est un projet sportif qui unit à ce jour six clubs anciens ou récents, de culture et de spécificités athlétiques diverses. Comme dans un orchestre symphonique, il faudra des cordes, des bois, des cuivres et des percussions pour produire ces instants de grâce et de plénitude qui justifient tous les efforts des uns et des autres.

A la baguette de ce second tour des Interclubs, Doris Spira a su insuffler le ton et l’énergie pour motiver nos musiciens du tartan à jouer de concert et éviter cette fausse note que nous appelons « bulle » dans le jargon athlétique.

Pas la moindre bulle en effet en la capitale du champagne qui accueillait huit clubs de Nationale 2A aux objectifs taillés à la voilure de la qualité athlétique de leurs effectifs.

Le navire amiral du S2A avait décidé de sortir la grande voile pour fondre vers les rives de ce pays qu’il n’aurait jamais dû quitter : la Nationale 1B.

Le voyage dura le temps de visiter 74 îles, autant d’épreuves où nos marins surent établir qui un nouveau record personnel, qui la démonstration de son dévouement en se lançant dans une épreuve peu travaillée à l’entrainement.

Concert ou voyage, cette journée ne se résumera pas qu’aux magnifiques 52438 points que nos athlètes auront su engranger mètre après mètre, seconde après seconde. Ce trésor, dont chacun des points possède la même valeur, donne à l’entente du S2A le billet pour la Nationale 1B en lui permettant de terminer à la troisième place nationale parmi les 72 clubs de Nationale 2A.

Si la remontée a été belle au niveau des statistiques et donc des performances athlétiques, elle fut encore plus émouvante dans sa dimension humaine.

Comme les musiciens sont inspirés par leur passion et les marins sont tentés par l’aventure, les athlètes sont motivés pour aller au bout de leurs capacités physiques et mentales, auxquelles nous avons souvent tort d’oublier d’ajouter cette dimension de fraternité qui est totalement évidente et présente dans les épreuves combinées.

Regardez un décathlon et vous comprendrez que l’athlétisme est un sport individuel qui se pratique en collectivité.  Les rapports avec les dirigeants, les entraineurs, la famille, les jurys, les partenaires et les concurrents sont essentiels pour pouvoir parler le même langage et savourer la chance de vivre cette passion qui unit en ces temps où l’ego et l’individualisme s’expriment si facilement probablement par peur d’aller vers l’autre.

« Unis par passion » était floqué en lettres d’or au dos du sweat-shirt bleu offert à toute la délégation du S2A, athlète, dirigeant et jury compris.

Cet habit fédérateur qui nous rallie sera également offert à ceux qui ont participé au premier tour des Interclubs, mais qui n’ont pas pu s’aligner au second tour. Un groupe n’est pas à géométrie variable, c’est juste un ensemble de personnes qui partagent le même rêve et font de leurs différences une belle occasion d’enrichir le collectif.

Au terme de cette journée mémorable, je ne mettrai aucune performance en avant en la citant. Chacun a fait au mieux, à la mesure de ses qualités, de son talent, de sa forme du moment, des aléas et des circonstances. Le plus important, somme toute, est l’intention qui a guidé et animé ce groupe, mais également chaque maillon de cette chaîne qui a su ne jamais céder.

« Qu’on me donne l’envie, l’envie d’avoir envie » rappelle une célèbre chanson.

Là était peut-être la clé, avoir cette envie de vivre une aventure collective au sein d’un groupe qui ressemblerait à une seconde famille dans laquelle on partagerait le même langage et le même rêve.

A l’image de notre mascotte, un lion « habité » par notre magnifique François, nos athlètes ont rugi tout au long de cette grande messe athlétique. Les lionçonnes et les lionceaux – nos cadettes et nos cadets souvent néophytes – ne furent pas les dernières et les derniers à rugir, imitant déjà les anciennes et les anciens toujours prêtes et prêts à en découdre sur la piste.

Avant d’en finir avec ces quelques mots jetés pêle-mêle, je mettrai malgré tout deux athlètes en avant. Je me le permets, car ils sont de Feg’Athlé et que mon cœur ne peut pas ne pas les évoquer.

Il s’agit de Saber Hara et d’Enzo Rauscher.

Saber, notre espoir « alignable » du 100m au 3000m, a participé à la fête rémoise en étant sélectionné sur le 400m qu’il a bouclé en 55’’05, en deçà de son record personnel, probablement pour être parti un peu trop vite et avoir « coincé » dans les 150 derniers mètres. 585 points malgré tout dans l’escarcelle du S2A et une expérience de plus qui lui sera forcément profitable.

Quant à Enzo, notre cadet polyvalent, je tiens à l’associer pleinement à cette réussite qu’il aurait dû vivre aux premières loges en tant que titulaire au 100m. Une mauvaise chute à la perche lors des épreuves combinées entre les deux tours des Interclubs lui occasionne une entorse aux cervicales et un traumatisme crânien, l’empêchant ainsi de faire partie de la fête. Tous nos vœux de prompt rétablissement pour cet athlète dont la motivation force le respect.

Voilà, le concert des Interclubs s’achève donc sous les applaudissements des uns et des autres. Les musiciens s’en iront interpréter quelques beaux solos ici et là jusqu’à la trêve estivale. Nul doute qu’ils auront plaisir à se retrouver d’année en année à ce rendez-vous dont la saveur ne peut être perçu qu’en la goûtant, en y assistant et en y participant.

Le S2A sort grandi de ce dimanche pluvieux passé au stade de Reims, non pas tant à l’idée de retrouver une cour plus en rapport à sa taille, mais par cette chaleur humaine qui s’est exprimée sur les visages et dans les cœurs de celles et ceux qui partagent peut-être plus qu’une passion.     

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