Chpts cross 67 & CEA : l'article des DNA

Article de Rémy Sauer paru dans l'édition du lundi 06 janvier 2025 des Dernières Nouvelles d'Alsace.

Cross-country - Championnats du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la CEA à Brumath

Klein et Forêt logiquement, Buridon et Neppel rafraîchissantes

Comme attendu, Théodore Klein et Hugo Forêt ont dominé les premiers championnats de cross unifiés dimanche à Brumath. En revanche, Jade Buridon et Elise Neppel ne s'attendaient pas forcément à devancer respectivement Farida Aba-roge et Caroline El Himer.

Sur des parcours rendus exigeants par la fonte de la neige tombée abondamment au cours de la nuit, la concomitance des trois championnats a pour ainsi dire fait l'unanimité. Le fait de réunir certaines catégories le fut moins. Sans parler des cross courts, féminin et masculin, courus en même temps.

Deux des épreuves majeures en une, galvaudant au moins une des deux, voire les deux, cela ne relevait pas de l'idée du siècle. Le cross court féminin constituait bien la course la plus indécise du jour. La voir se décider au milieu de ces messieurs lui a fait perdre en lisibilité. D'autant plus qu'une erreur d'aiguillage a peut-être influé sur le résultat final.

Les deux premières petites boucles l’étaient tellement, petites, que certain(e)s accusaient déjà un tour de retard. Avec toute la bonne volonté du monde, le bénévole en place ne pouvait savoir qui orienter à droite, vers la moyenne boucle à suivre, ou pas.

Avec quelques mètres d'avance sur Jade Buridon. Farida Abaroge a été victime de l'hésitation. Fair-play, l’espoir du S2A a elle-même remis l'Éthiopienne de l'ASS sur le droit chemin. « Farida, c'est par là ! »

Celle-ci a repris les devants mais a bien été coupée dans son élan, notamment en termes de concentration, chutant un peu plus tard.

La prise de pouvoir de Jade Buridon, qui a tenu en respect la tenante du titre bas-rhinois jusqu’au bout, et pour onze secondes quand même, n’en demeure pas moins méritoire.

« Je suis contente. J’étais venue pour faire deuxième, je ne me sens pas en super forme. Je suis partie assez vite pour ne pas me faire enfermer, j’ai temporisé au milieu pour ne pas être morte dans le dernier tour. »

L'athlète de Soultz-les-Bains enchaînera en salle avec un 1000 m à Nantes samedi, puis un 1 500 m le 8 février à Metz... le même week-end que les interrégionaux de cross, auxquels elle devra sans doute prendre part afin de se qualifier pour les championnats de France, le 2 mars à Challans.

Regrettant l'incident dont elle a été victime, Farida Abaroge restait positive. « Dans ma tête, j’ai gagné. Je finis bien, alors que je n’ai pas relâché à l’entraînement la semaine dernière. »

La sélectionnée olympique sur 1 500 m au sein de l'équipe des réfugiés politiques restera sur cross court cette année.  « Je vise un top-5 aux championnats de France. Je me sens forte. »

Elle s’alignera dans deux semaines sur 10 km à Rennes et zappera donc, comme pas mal d’Alsaciens, les championnats du GrandEst à Vrigne-aux-Bois, dans les Ardennes.

Derrière le duo, contrairement au cross de l'Unitas Brumath il y a un mois, Stéphanie Seel (ANA), « sans la même gnac à l'entrainement » certes, a cette fois pris le dessus sur Loanne Gasnier, la Clermontoise arrivée au S2A en septembre.

« Je me suis amusée. Le cross, ces conditions, j’aime Tu ne t'ennuies pas comme sur route. J'ai pris beaucoup de plaisir. Et puis, ce podium, je le voulais. »

Une bonne minute devant les féminines, Hugo Forêt (ASL Robertsau), bien plus en jambes qu’avant les fêtes à Lingolsheim, a très vite mis la main et les pieds sur ce cross court.

« J'ai fait du volume depuis. Le terrain était aussi plus souple, je préfère. J'ai forcé pour faire le trou, puis j'ai contrôlé. » Le Robertsauvien axe sa préparation sur 1 500 m et 3 000 m, avec un objectif ambitieux : « J'espère faire une grosse perf cette année sur 3 000 m steeple et me qualifier pour les championnats de France élite.»

Dans son sillage, sur un podium CEA complété par un Sébastien Spehler (PCA) enjoué et impressionnant sur un format aussi court pour lui, l'espoir Matti Jeanblanc (EHA) n'était finalement pas si loin du compte, à dix secondes à peine.

Le Sundgauvien, malade entre Noël et Nouvel An, a manifesté sa fierté de devancer Spehler. « Outre le podium, c'est cool. » L'étudiant en STAPS, qui s'entraine au sein du groupe de Jean-Marc Ducret à Strasbourg, sera des Grand Est puis des interrégionaux à Arnay-le-Duc, près de Dijon. Les championnats de France, pas sûr. « C'est loin, je ne sais pas si les études me le permettront. »

Les cross longs ont engendré les mêmes issues, logiques au masculin, un brin rafraîchissantes au féminin, pas seulement liées à la présence, à l'avant évidemment mais hors concours, des sœurs Constance et Caroline Dennilauler.

Les étudiantes strasbourgeoises licenciées à Épinal ont préféré s'aligner près de chez elles, et non aux championnats des Vosges, à Saulxures-sur-Moselotte, non loin de La Bresse.

Derrière elles, Élise Neppel (S2A) s'est offert deux jolis titres, avec même une appréciable marge de 30 secondes sur Caroline El Himer qui, elle aussi, a chuté au cœur des 6 800 m.

L'espoir de Fegersheim Athlé avait sagement lâché du lest lors de sa première année de médecine. Depuis septembre, elle remonte en puissance et l'a démontré à Brumath au-delà de ses espérances.

« Ça paye ! Déjà sur 10km, les chronos descendent bien, comme à Illkirch (36'42" début décembre pour un record précédent de 38'00", NDLR). »

Ce dimanche, elle ne se voyait pas l'emporter. « J'espérais juste accrocher Caroline. J'ai essayé de limiter l'écart avec les sœurs Dennilauler, c'est ainsi que je me suis détachée. »

Élise Neppel lorgne les championnats de France, sans vraiment se situer, en tant qu'espoir première année. « Je suis en plus de fin d'année, je courrai face à des filles ayant quasiment trois ans de plus.»

Le podium féminin met également en avant Ludivine Froment (PCA). La lauréate des dernières Crêtes vosgiennes a gagné son mano a mano avec la Sélestadienne Line Maninchedda.

À sa main, Théodore Klein (EHA), lui, n'a jamais été inquiété, même si Haftom Kebede Redayee, l'Éthiopien passé l'ASPTT Strasbourg à l'ASL Robertsau, a toujours su le garder en point de mire.

« J'ai creusé au fur et à mesure. J'ai quand même dû insister car il s'est bien accroché et fait un beau deuxième. C'est dommage que des gars comme Gaston Rohmer n'étaient pas là, mais chacun ses objectifs. » À l'image d'un Anas Lagtiy-Chaoudar (S2A), venu faire une séance sur la piste bleue voisine, la saison en salle en tête.

«Je redescends sur le cross court avec l'espoir de réaliser de belles choses par équipes avec l’EHA », rappelait le champion départemental et de la CEA.

Gêné au dos en automne, Haftom Kebede Redayee a pour sa part retrouvé le sourire au sein d'une ASL Robertsau souveraine par équipes, avec notamment un Adrien Kopp 4^ème, satisfait et reconnaissant la supériorité de Pierre-Louis Haas (RT Schweighouse), 3^ème.

« Le terrain était plus roulant dans la forêt, expliquait ce dernier. J'ai pu prendre le meilleur dans les grandes boucles finales. » Le brumathois de Schweighouse, habitué chez les jeunes, entend vivre ses premiers championnats de France chez les seniors.

En retrait dans l'ensemble, les Haut-Rhinois auront ouvert et fermé le ban victorieusement. Le colmarien Olivier Egler (PCA) avait dominé Emmanuel Allenbach (ANA) et Sébastien Pierre (CMC), en ouverture, chez les masters.

« J'ai fait pas mal de montagne dernièrement, ça m'a aidé sur ce tracé rendu difficile. C'était un cross de rentrée, j'espère pousser jusqu'aux championnats de France et bien y figurer.»

Vrigne-aux-Bois pour les Grand Est dans deux semaines, Arnay-le-Duc, près de Dijon, le 9 février et donc Challans pour l'apothéose le 2 mars, la saga des championnats de cross n'a connu que sa genèse, dimanche à

Brumath. Un bon début.

Rémy Sauer

(article au format DNA ci-dessous)